Des donations à l’origine des collections
Pierre-Adrien Pâris (1745-1819)
Architecte néoclassique, Pierre-Adrien Pâris est né à Besançon le 25 octobre 1745, dans le quartier Battant. Il grandit à la cour du prince-évêque de Bâle, où son père fut nommé intendant des bâtiments. En 1760, il s’installe à Paris pour étudier l’architecture. Après trois tentatives infructueuses pour remporter le Prix de Rome, il obtient finalement en 1769 une pension royale qui lui permet de se rendre à Rome en 1769. Là-bas, il est précepteur du fils de son professeur et assiste à l’Académie de France. Entre 1772 et 1774, Pâris dessine dans la campagne romaine aux côtés de peintres tels que François-André Vincent avec qui il s’initie aux dessins de vues. Il en profite également pour réaliser de nombreuses études de monuments antiques ( Pompéi, Paestum, Herculanum,, etc.) et commence une petite collection de dessins et de contre-épreuves de sanguines de ses camarades peintres.
De retour en France, ses dessins d’architecture lui apportent un emploi. Louis XVI le nomme dessinateur en 1778, et lui demande de concevoir le décor des divertissements de la cour.
En 1780, il rejoint la prestigieuse Académie Royale et est retenu à Rome pour la direction des fouilles du Colisée.
Vient ensuite une longue période de retraite pendant laquelle Pâris s’installe en Normandie, de juillet 1793 à juin 1806. Il consacre ces 13 ans à la rédaction d’ouvrages sur les monuments antiques, au jardinage et à la réalisation d’un catalogue de sa collection.
De mars à avril 1817, il rejoint la France pour la dernière fois, et arrive à Besançon le 30 avril. Il loge au 8, rue Charles Nodier où il aménage son « petit muséum ». Au cours de l’année 1818, il rédige un testament par lequel il lègue ses collections à la Bibliothèque municipale de Besançon et meurt le 1er août 1819. Son corps repose au cimetière de Saint-Ferjeux à Besançon, quant à sa collection, elle à rejoint la bibliothèque dès 1819, une partie a été déposée au Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon lors du déménagement de ce dernier dans la halle à grain de la place du Marché en 1843.
La collection Pâris comprend sept cent dix-sept volumes, un ensemble considérable de plusieurs milliers de dessins, dont cent quatre-vingt-trois ont été déposés au musée en 1843 puis en 1919 (comprenant des œuvres de Berthélemy, Boucher, Durameau, Fragonard, La Traverse, Pérignon, Robert ou Vincent), des séries d’objets d’art rapportées d’Italie, des vestiges archéologiques étrusques et romains (apportés au musée en 1863) et un petit ensemble de trente-huit peintures (exposé au musée dès 1843).
Cette petite série de peintures est particulièrement intéressante par la qualité des pièces qui la compose: il s’agit surtout d’œuvres intimes réunies par la sensibilité délicate de leur propriétaire, telles les neufs chinoiseries de Boucher, issues de la collection du financier Bergeret de Grancourt et acquises lors de sa vente après décès en 1786, ou l’extravagant cortège de Barbault, unique dans son déroulement longiforme, qui dut susciter le vif intérêt de l’amateur pour cette curieuse prouesse picturale. Mais on y décèle surtout l’attachement de quelques-uns de ses amis artistes; ainsi les toiles d’Hubert Robert, les petits panneaux de Fragonard ou de Marguerite Gérard, les pochades de Durameau ou Deshays, les « miniatures » de Verstappen, jusqu’au médaillon en trompe-l’œil de Saint-Non témoignent de cette complicité amicale.