George Besson (1882-1971) et Adèle Besson (1884-1964)
Nés tous deux à Saint-Claude où ils se connurent enfants, George Besson et Adèle Chamot se sont mariés le 11 janvier 1906. Ils ont partagé les mêmes convictions, le même amour de l’art qui devait aboutir, à la fin de leur vie, au don de leur collection aux musées nationaux, pour être déposée au musée de Bagnols-sur-Cèze et surtout au musée de Besançon.
George Besson avait dû quitter le collège à l’âge de quatorze ans. Il suivit, pendant encore six à huit ans, des cours du soir. Surtout, il fréquenta assidûment une bibliothèque fondée à l’initiative de la ligue de l’Enseignement. Ses lectures contribuèrent à la formation de ses idées sociales et politiques progressistes, en même temps qu’à son initiation littéraire. Il subit ce qu’il a lui-même qualifié d’ « intoxication picturale progressive ».
La Revue blanche lui fit découvrir Bonnard, Toulouse-Lautrec ou Vallotton. Installé à Paris en 1905 comme représentant d’une coopérative ouvrière qui fabriquait des pipes, Besson se lia avec le député socialiste Marcel Sembat, collectionneur des œuvres qui allaient être à l’origine de l’ensemble du XXe siècle du musée de Grenoble. Les amitiés nouées alors avec Félix Fénéon, Pierre Bonnard, Francis Jourdain, Albert André lui ouvrirent les portes de
nombreux artistes, comme Rodin, Matisse, Marquet, Signac ou Renoir. De 1925 à 1932, il fut directeur artistique aux Editions Crés, puis de 1932 à 1957 aux Editions Braun. Parallèlement, il collabora à de nombreux périodiques, fut l’auteur de monographies sur Daumier, Zola, Renoir, Monet. Il fonda Les Cahiers d’aujourd’hui (1912-1914 et 1920-1926) pour lesquels il obtint des textes de Rodin, Renoir, Matisse, Marquet et Bonnard.
Conformément à leur engagement politique, George et Adèle Besson décident de rendre la collection qu’ils avaient réunie accessible à tous en la donnant à l’Etat. Cent douze peintures, deux cent vingt et une œuvres graphiques (dessins et estampes) et une sculpture figurent aujourd’hui au musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon. Nombre d’artistes importants y sont représentés, tels Bonnard, Dufy, Dunoyer de Segonzac, Lhote, Marquet, Matisse, Rodin, Signac, Vallotton ou Picasso. Le choix des œuvres traduit souvent une certaine audace et une grande justesse d’appréciation. Les œuvres postérieures à la seconde guerre mondiale, présentes dans la collection, montrent des critères de choix similaires à ceux des premières œuvres acquises: la qualité de la relation des Besson avec les artistes partageant leurs idées intervient en même temps que l’attachement à une recherche picturale figurative, indifférente aux effets de mode.